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Tribune dans Le Figaro «Pourquoi la France doit renouer avec l’histoire capétienne»

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Le prince Charles-Philippe d’Orléans est membre de la maison capétienne de France. Engagé dans la défense du patrimoine historique, il copréside avec son épouse la princesse Naomi, le prix littéraire Hugues Capet.

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En 2024, la France a franchi un cap historique en accueillant plus de 100 millions de visiteurs étrangers. Un record mondial qui invite à s’interroger : qu’est-ce qui rend notre pays si irrésistiblement attractif ? Bien sûr, la gastronomie, la mode, l’art de vivre y contribuent. Mais au-delà du charme, ce qui frappe, ce qui captive, c’est notre histoire. Une histoire vivante, charnelle, enracinée. Et au cœur de cette histoire, une lignée fondatrice trop souvent reléguée dans l’ombre : la tradition capétienne.


De Reims à Carcassonne, de l’Île-de-France à la Provence, les rois capétiens ont semé sur notre territoire les marques tangibles d’un pouvoir long, structurant, visionnaire. Leurs châteaux – ceux de la Loire, Versailles, Fontainebleau, Compiègne – ne sont pas de simples joyaux architecturaux : ils racontent l’art de gouverner à la française, une continuité politique rare, enviée dans le monde entier. Pendant plus de huit siècles, cette dynastie a façonné l’unité de la France, sa langue, ses institutions, sa singularité.

Aujourd’hui encore, cette mémoire collective suscite une ferveur intacte. L’engouement pour les séries historiques, les files devant les monuments, l’intérêt renouvelé pour la monarchie dans les débats intellectuels : autant de signes d’un besoin profond de racines. Une nation ne se construit pas sur des slogans, mais sur des récits fondateurs.


Redécouvrir la tradition capétienne, ce n’est pas céder à la nostalgie : c’est répondre à une urgence culturelle et politique. Dans un monde instable, elle nous offre un cadre de sens, une vision de la durée, une exigence de transmission, de responsabilité, de service du bien commun. Elle nous rappelle que la France ne s’est pas improvisée. Elle s’est construite pas à pas, avec courage, exigence et volonté.


Le tourisme lui-même, trop souvent réduit à une simple donnée économique, est un indicateur puissant de cette quête de sens. Les visiteurs ne viennent pas seulement admirer la tour Eiffel ou flâner dans les ruelles d’Avignon : ils cherchent une forme de permanence dans le tourbillon du présent. Ce qu’ils trouvent en France, c’est un récit incarné, une civilisation.


À l’heure où certains rêvent d’effacer notre passé au nom d’une modernité sans racines, il est urgent d’affirmer que l’histoire de France, et particulièrement l’héritage capétien, n’est pas un fardeau : c’est une promesse. Celle d’une France fidèle à elle-même, forte de son identité, capable de se projeter dans l’avenir parce qu’elle connaît ses fondations.

2 Comments

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Guest
May 13
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Guest
May 07
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Merci. Le tourisme est tout ce que nos autorités politiques daignent encore conserver de la France intemporelle. Notre richesse historique et morale est inscrite dans les fondements même de notre culture, langage et ambitions futures.

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