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Bleu-blanc-rouge : symbole national confisqué

Dernière mise à jour : il y a 3 jours

En France, brandir le bleu-blanc-rouge est devenu suspect aux yeux de certains, comme si l’attachement à son pays devait être honteux. Pourtant, notre drapeau n’appartient ni à un parti ni à une idéologie : il incarne mille ans d’histoire, de la lignée capétienne aux idéaux républicains. Symbole d’unité, de culture et de valeurs universelles, il devrait flotter sans complexe aux fenêtres de tous les Français.

Au Royaume-Uni, un vaste mouvement citoyen se mobilise pour mettre à l’honneur les couleurs de leur pays. Ils dessinent des drapeaux sur la chaussée, accrochent l’Union Jack aux lampadaires, déploient des croix de Saint-Georges aux fenêtres, avec l’idée simple et saine de décomplexer le patriotisme. Car aimer son drapeau, c’est défendre une identité nationale que beaucoup estiment menacée par une forme d’oubli de soi.


Cette démarche suscite, là-bas comme ailleurs, l’hostilité de la gauche. Elle accuse ce mouvement d’être nationaliste, xénophobe, d’extrême droite. Certaines municipalités ont même ordonné à la police de retirer les drapeaux des lieux publics. Les arguments avancés confinent parfois à l’absurde : certaines associations « antiracistes » expliquent que l’emblème britannique pourrait mettre mal à l’aise des personnes d’origine étrangère.


Pourtant, comme l’a noté Douglas Murray, il est bien étrange d’émigrer dans un pays, puis de déclarer que son drapeau vous offense. En vérité, c’est le patriotisme lui-même qui est détesté par une partie de la gauche britannique – et française. Chez nous, combien de meetings politiques où l’on bannit le bleu-blanc-rouge, jugé trop « clivant » ? Comme si l’attachement à son pays devait être suspect.


George Orwell, déjà, s’amusait de cette anglophobie maladive d’une partie de l’intelligentsia de gauche. « N’importe quel intellectuel de gauche, écrivait-il, aurait moins honte d’être aperçu en train de voler dans une boîte à dons pour les démunis que de chanter l’hymne national, la main sur le cœur. » Plus récemment, le philosophe Roger Scruton a forgé le terme d’oikophobie pour décrire ce sentiment : la haine de sa propre maison, assortie d’un enthousiasme aveugle pour tout ce qui vient d’ailleurs.


Cette haine de soi entraîne une complaisance systématique envers des régimes ou des pratiques qui n’ont pourtant rien d’exemplaire. Ceux qui critiquent l’Occident avec la plus grande virulence se montrent bien silencieux devant les abus du régime algérien ou iranien. Ceux qui traquent les stéréotypes de genre jusque dans les contes pour enfants tolèrent le voile intégral ou l 'abaya sans broncher. Ceux qui mènent une croisade contre la « grammaire patriarcale » dénoncent rarement les mariages forcés ou l’excision.


Ces contradictions n’en sont pas. Quand on refuse d’aimer ce qui vient de chez soi, on finit par tout tolérer de ce qui vient d’ailleurs. Et parce que le patriotisme est un besoin enraciné dans la nature humaine, ceux qui rejettent leur drapeau en adoptent d’autres. C’est le nationalisme de substitution. Orwell constatait déjà, au siècle dernier, que certains remplaçaient l’amour de leur pays par un soutien inconditionnel à l’URSS. Aujourd’hui, l’on peut penser à l’enthousiasme que suscite le drapeau palestinien chez ceux-là mêmes qui se méfient du drapeau français.


Or il n’y a aucune honte à aimer son drapeau. Le bleu-blanc-rouge n’est pas un signe de rejet : il est un héritage. Il porte le blanc de nos rois, le bleu de nos provinces et le rouge des Révolutions. Il résume une histoire plurielle, capétienne et républicaine, faite de traditions et de combats, d’universalisme et de fidélité.


Nous devrions être fiers de nos couleurs. Fiers parce qu’elles rappellent que la civilisation française – héritière de Clovis, de Saint Louis, d’Henri IV, des Lumières et de 1789 – est l’une des plus éclairées, des plus tolérantes et des plus prospères de l’histoire de l’humanité. Fiers parce qu’elles nous rappellent que, malgré nos débats et nos fractures, nous restons un peuple uni par une mémoire, une culture et un destin commun.


Le drapeau français n’exclut personne : il rassemble. Il n’humilie pas : il élève. Il n’est pas l’apanage d’un parti : il est celui de toute une nation. L’assumer n’est pas un repli, mais une fidélité. Et l’arborer haut et fort, c’est rendre hommage à notre histoire et donner confiance en notre avenir.


Prince Charles-Philippe d’Orléans


 
 
 

7 commentaires

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Jean - Claude BABIN KLJ
il y a 4 jours

Monseigneur

à l'évoquation des " révolutions " pour la couleur " rouge " de notre drapeau national , je préfère

évoquer la "Banière de Saint Denis " qui conduisait nos lointain Ancètres dans les combats

à l'image de la belle devise de notre Ordre " ATAVIS ET ARMIS "

respectueusement en Saint Lazare

Guy BOURGEOIS et Jean - Claude BABIN KLJ

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Chevalier de France
il y a 4 jours
Noté 5 étoiles sur 5.

Merci Monseigneur,

Bien lu.

J'ai mis en place une stratégie de réintégration du drapeau de France dans mon établissement, notamment à l'occasion des cérémonies d'hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard. J'y suis allé par étape pour déplacer le drapeau dans la cour en passant par la salle des professeurs, le conseil d'administration et mon bureau.

Les professeurs ont compris le sens et l'intérêt malgré l'idéologie ambiante dans un établissement accueillant plus de 80% d'élèves d'origine étrangère.

Cette année nous mettons en place une classe de défense.

Les couleurs seront montées au mât...

Je suis heureux de pouvoir partager cela avec vous.

Avec toute mon amitié,

Chevalier de France

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Maryline O
il y a 5 jours
Noté 5 étoiles sur 5.

Que cette tribune fait du bien à lire monseigneur, lors des commémorations notre drapeau est toujours à nos fenêtres et nous en sommes fières!

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Invité
il y a 5 jours
Noté 5 étoiles sur 5.

Notre pauvre France n'a plus du tout la valeur qu'elle avait...... Tout est bafoué, diminué, quelle tristesse....Comment redonner à tous ces français l'énergie d'aimer, de s'unifier et de se donner.... Loin est le rêve......

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Invité
il y a 5 jours
Noté 5 étoiles sur 5.

Aux États-Unis, le drapeau est omniprésent dans la vie quotidienne, affiché avec fierté sur les maisons ou dans les écoles. En France cet affichage populaire ne s'exprime que pour les grands évènements sportifs ou les grandes épreuves comme les attentats. En France, la politique a confisqué le drapeau à ses propres fins. Avec ces trois couleurs chacun peut redessiner le sens donné au drapeau qui lui convient. La politique ne permet plus au citoyen de l'afficher de manière libre et spontanée pour exprimer sa fierté d'appartenir à ce pays tellement riche de culture et d'histoire. Merci Charles Philippe pour cette saine alerte de la confiscation de nos couleurs.

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